Le Projet « Issoudun 1648 »

Faire construire un instrument, restituant dans son premier état musical, le clavecin Jean II Denis, trésor du Musée de l’Hospice Saint-Roch d’Issoudun.

UN FINANCEMENT PARTICIPATIF POUR UN PROJET MUSICAL ET ÉDUCATIF

En 2019, le conseil d’administration de l’association Clavecin en France a choisi de confier la restitution d’un instrument exceptionnel, symbole de la facture française de clavecin du Grand Siècle, à Émile Jobin, reconnu comme l’un des meilleurs spécialistes de la facture de clavecin. Avec cette initiative, Clavecin en France inaugure, dans une coopération inédite entre une institution muséale, des facteurs et les membres d’une association, une nouvelle orientation de son action : la reconstitution d’un instrument historique emblématique des collections françaises. Émile Jobin sera entouré par un comité scientifique composé de facteurs et musicologues. Une fois réalisé, cet instrument viendra enrichir le fonds instrumental de Clavecin en France : un ensemble d’instruments qui a pour objectif de promouvoir, soutenir et diffuser la pratique artistique et pédagogique du clavecin.

en 2011 Émile Jobin et Aurélien Delage mènent l’enquête au Musée de l’Hospice Saint-Roch.
Merci à Henry Colomer et Olivier Réchou
Henry COLOMER - BONUS du DVD du film « RICERCAR » d’Henry Colomer (2010)

UN TRÉSOR CONSERVÉ À ISSOUDUN

Le Musée de l’Hospice Saint-Roch à Issoudun (Indre) occupe l’emplacement de l’ancien Hôtel-Dieu. Il conserve, parmi un riche ensemble de peintures, sculptures et meubles des xviie et xviiie siècles, un clavecin à deux claviers, construit à Paris en 1648 par Jean II Denis. L’instrument est attaché à une célèbre dynastie de musiciens et facteurs. Pendant deux siècles (du xvie au début du xviiie), les Denis se sont fait connaître comme musiciens (organistes et clavecinistes) et facteurs d’instruments. Jean II Denis (1600-1672) fut titulaire de l’orgue de l’église Saint-Barthélemy à Paris. Il construisit des épinettes et des clavecins, et publia un Traité de l’accord de l’espinette, dont le contenu, plus large que ne l’annonce le titre, aborde la théorie musicale, la position de l’instrumentiste au clavier et la composition des fugues. Il eut aussi des échanges avec le savant Marin Mersenne ; enfin, ses deux filles eurent pour parrains des musiciens réputés (Pierre Richard et Michel de la Guerre).

© Photo Daniel Jolivet
© Photo Daniel Jolivet
© Photo Daniel Jolivet

UN UNICUM DE LA FACTURE INSTRUMENTALE FRANÇAISE DU XVIIe SIÈCLE

L’instrument d’Issoudun est unique. Il s’agit de l’un des trente-trois clavecins français du xviie siècle subsistant dans le monde, une rareté qui s’explique par le fait que les musiciens utilisaient majoritairement des épinettes dans la première moitié du siècle. Celui d’Issoudun est actuellement le plus ancien daté et signé conservé dans les collections françaises.

À l’origine, ce clavecin disposait de deux claviers allant du sol0 (octave courte) au do5, soit quatre octaves et une quarte, avec probablement des sautereaux à pied de biche pour le clavier supérieur (dog-leg). L’instrument est constitué de deux jeux de 8 pieds et d’un jeu de 4 pieds dans la disposition qui deviendra traditionnelle en France. Pour répondre ultérieurement à l’évolution de l’écriture musicale, l’étendue des claviers a été augmentée de deux touches dans l’aigu (do♯5 et ré5). Dans le grave, la disposition de l’octave courte a été modifiée pour faire place à une disposition chromatique sans sol♯0. Trois systèmes de numérotation des touches cohabitent donc, qui témoignent de ces remaniements successifs.

UN OBJET MOBILIER DE GRANDE QUALITÉ

© Photo Jean Bernard - Musée de l’Hospice Saint-Roch
© Photo Jean Bernard - Musée de l’Hospice Saint-Roch
© Photo Jean Bernard - Musée de l’Hospice Saint-Roch

La table d’harmonie conserve son décor original peint a tempera avec de somptueux motifs de fleurs, d’oiseaux et d’insectes dans la tradition héritée des ateliers anversois. Un papier peint imprimé borde la table. La rosace en plomb est composée d’une joueuse de luth sous un baldaquin, accompagnée d’ornements grotesques.

DES ÉTUDES SCIENTIFIQUES , UNE RECHERCHE EXPÉRIMENTALE ET MUSICALE , UNE MISE EN VALEURDAGOGIQUE

Identifié en 1986 par Michel Robin, puis classé au titre des Monuments Historiques en 1987, l’instrument a fait l’objet d’une étude organologique (1989-1991) et d’un plan (2002) par Alain et Marie-Christine Anselm. Le parti pris de Clavecin en France est d’en proposer une reconstitution dans son état d’origine (1648) afin de retrouver des sonorités oubliées du milieu du xviie siècle.

La dimension polyphonique des plans sonores (petit chœur - grand chœur), la volubilité de la mécanique, les possibilités de registration, promettent une nouvelle exploration et des découvertes inattendues dans l’interprétation des répertoires conçus pour ce type d’instrument, particulièrement les œuvres de la première école française de clavecin (Jacques Champion de Chambonnières, Louis Couperin, Johann Jakob Froberger, Thomelin, Richard, etc.).

PARTICIPEZ À LA CONSTRUCTION DE CE CLAVECIN D’EXCEPTION !

Il faut compter trois années pour les études de faisabilité et la construction de ce clavecin unique.

Nous vous sollicitons pour nous aider à financer les 45000€ nécessaires à la réalisation de ce projet. Les grands mécènes sont les bienvenus, mais nous savons que les petits ruisseaux font les grands fleuves !
Vous pouvez nous soutenir par un don en ligne sur la plateforme HelloAsso

Clavecin en France étant une association reconnue d’intérêt général, les dons ouvrent droit à une réduction d’impôt égale à 66 % du montant des sommes versées.

Propulsé par HelloAsso

ou avec PayPal :

N’oubliez pas d’indiquer votre adresse postale si vous désirez obtenir un reçu fiscal

Images